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Henri Gayot a fait partie des 52.000 déportés qui sont passés par le camp de Natzweiler-Struthof. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate en 1939, ce peintre et professeur de dessin devient lieutenant d'un régiment de Sénégalais.


Durant l'offensive allemande, il est fait prisonnier et déplacé dans un camp en Moravie où il réalise déjà des dessins. Pour des raisons de santé, il est rapatrié en France en 1942 où il s'engage aussitôt dans la résistance au sein du groupe "Honneur et patrie".


"Lenormand", de son nom de combattant de l'ombre, est cependant arrêté en 1943 par la Gestapo suite à une trahison. Après plusieurs mois d'emprisonnement en France, il est déporté en avril 1944 vers le camp de Natzweiler-Struthof où il prend le matricule 11.784. Il y fait plusieurs dessins, accompagnés chacun de courts commentaires, qu'il cachera, ce genre d'activité étant interdite au camp.


Après avoir été transféré au camp de concentration allemand de Dachau en septembre 1944, il revient à La Rochelle en 1945 où il retrouve sa femme et ses deux fils et où il meurt en 1981. Il n'aura pris la plume que pour dessiner l'horreur vécu au Natzweiler-Struthof sans laisser d'autres témoignages écrits.

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NATZWEILER-STRUTHOF​




​UN CAMP DE CONCENTRATION

NAZI

Le 1er mai 1941, les nazis ouvrent au lieu dit "le Struthof" le seul camp de concentration du territoire français. Mais l'Alsace est alors officiellement allemande depuis 1940. Au total, 52.000 personnes vont y être détenues.



Venant de toute l'Europe, ce sont essentiellement des déportés politiques et des résistants. Tous travaillent alors au service de l'économie allemande dans des conditions effroyables. Le taux de mortalité, qui frise les 40%, en témoigne. Le camp est aussi un lieu d'expérimentation médicale. Si une chambre à gaz y est construite en 1943, elle ne sera que peu utilisée.



En septembre 44 avec l'avance des Alliés, les nazis évacuent le camp et lancent ses détenus dans de terribles "marches de la mort" dans lesquelles ils seront nombreux à trouver la mort. En novembre 1944, l'armée américaine découvre le camp, vide. 

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LE DEVOIR DE MÉMOIRE






La vocation mémorielle s'est invitée tôt dans le camp de concentration alsacien. En 1949, le site, qui avait servi de prison dans l'immédiat après-guerre, s'ouvre aux visiteurs. Et si en 1954, le ministère de la Défense, propriétaire des lieux, décide par mesure d'économie de détruire une partie des baraquements, les quatre principaux sont conservés : la cuisine, le four crématoire, la prison et la chambre à gaz.



En 1960, un Mémorial national de la déportation, qui sert aussi de nécropole, est inauguré. Les restes de 1.118 Français et Françaises victimes de déportation, dont les corps n'ont jamais été réclamés par leurs familles, y ont été enterrés. Enfin, en 2005, le Centre européen du résistant déporté ouvre au public.



Dans l'Hexagone, "c'était le seul camp de concentration"



Aujourd'hui, les bâtiments de l'ancien camp de Natzweiler-Struthof "sont bien conservés, grâce à plusieurs restaurations", explique Frédérique Neau-Dufour, directrice du Centre européen du déporté résistant. "Des travaux, d'un coût de 1,5 million d'euros, sont en cours depuis deux ans dans l'ancienne prison qui sera finie cet été et sur le crématoire qui sera inauguré par le président de la République le 26 avril", ajoute-t-elle.



Un camp conservé et mis en valeur et sur l'initiative étatique… le camp de Natzweiler-Struthof a une place à part dans le traitement mémoriel des camps français de la seconde guerre mondiale. Dans l'Hexagone, "c'était le seul camp de concentration", rappelle Frédéric Neau-Dufour. Mais paradoxalement, le site reste peu connu des Français estime la directrice : "l'Alsace faisant partie de l'Allemagne pendant la guerre, ce camp est vu comme faisant partie de l'histoire allemande. D'ailleurs, les travaux universitaires à son sujet sont nombreux Outre-Rhin alors qu'on ne compte que deux thèses en France". De plus, "les Français associent le mot 'camp' à 'juifs", or, ici au Struthof, seuls des résistants étaient détenus". 


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DÉPORTATION : QUE RESTE-T- IL DES CAMPS FRANÇAIS  ? 

Crédit :  CERD-Struthof. Avec l'aimable autorisation de la famille Gayot.


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